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le blog de Simon Loueckhote

Une fenêtre sur la Nouvelle-Calédonie : politique, santé, social, éducation, francophonie, économie

Un choix de société

Publié le 23 Août 2016 par Loueckhote Simon in Société

 

Élisabeth Nouar a raison : l’affaire de la TGC/compétitivité, c’est une vraie question de choix de société. Elle se pose avec plus d’acuité encore que la période que nous vivons actuellement de sortie de l’accord de Nouméa nous donne l’occasion de dessiner un nouvel avenir à la Nouvelle-Calédonie. Il y a là une opportunité unique, quel que soit le choix statutaire des électeurs, de proposer aux Calédoniens de vivre dans une société nouvelle. Ce que mettent en lumière les lois sur TGC et compétitivité, c’est notre capacité à faire évoluer les choses sans que cela tourne à la révolution. Comment faire en sorte que ceux qui font du profit continuent librement à le faire sans que cela obère toute perspective d’évolution pour la plus grande majorité de la population ? Ça n’est pas une vue de l’esprit que de vouloir améliorer le quotidien des 50% de ménages calédoniens qui déclarent un revenu économique inférieur à 240 000 francs et qui voient leur capacité de consommer se réduire comme peau de chagrin.

Pour autant, on peut légitimement s’interroger sur le besoin de changer la société, en dépit du fait que de manière inexorable, elle semble être devenue inégalitaire et injuste, créant une fracture sociale de plus en plus visible. On peut ne rien vouloir modifier arguant du fait que la société dans laquelle nous vivons, est déjà confrontée à bien des problèmes, délinquance, alcoolisme, déscolarisation, inégalités devant l’emploi et les diplômes, et par ailleurs inquiète face à l’avenir incertain. On peut juger inutile ou prématuré de vouloir que notre société transforme ses comportements, ses façons de faire, ses habitudes…

Le problème est que les arguments martelés par ceux qui veulent que surtout rien ne bouge, ne résistent plus à la vérité économique. Micro-marché, éloignée des grands courants commerciaux, isolée de la métropole, la Nouvelle-Calédonie souffre aussi des positions dominantes monopolistiques ou duo-polistiques que consacre l’absence de vraie concurrence. Or, les Antilles, la Réunion, le reste de l’outremer souffrent des mêmes contraintes, mais n’accusent une hausse des prix par rapport à la métropole que de 30% quand la Calédonie affiche, du fait de marges excessives, une sur-value de 89% ! C’est ce qui explique dès lors, que l’on peut aussi espérer en revanche en une décolonisation économique qui, sans tomber dans la lutte des classes, transforme un système issu d’un modèle ancien, et dont on voit aujourd’hui les limites, en une autre façon de concevoir les choses.

La Nouvelle-Calédonie est au pied du mur et mesure qu’en effet, nous sommes au bout d’un processus politique qui a fait ses preuves et dont nous nous sommes satisfaits durant trente ans, mais qu’il faut qu’en découle autre chose. On ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé, de bien ou de mal, et continuer sur notre lancée. Ça ne marchera jamais. Notre capacité de sortir au mieux de l’accord dépend à l’évidence, de notre volonté à accepter, donc à construire, l’évolution. Méfions-nous des combats d’arrière-garde que veulent mener ceux qui ont tout intérêt, souvent le leur, à ce que rien ne bouge.

Caton

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