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Louis-Kotra Uregeï (PT) a tenté de
faire annuler la candidature de Simon Loueckhote (Les îles pour tous), ce week-end. Mais la justice ne tranchera qu’après le scrutin, ce qui promet de nouvelles empoignades juridiques. « Nul ne peut être candidiat dans plus d’une province, ni sur plus d’une liste ». C’est en s’appuyant sur ce principe, inscrit dans l’article 194 de la loi organique, que Louis-Kotra Uregeï conteste la présence de Simon Loueckhote à l’élection du 6 décembre. Vendredi, la tête de liste du Parti travailliste a demandé au juge des référés (1) d’annuler la candidature du sénateur. Ce dernier était candidat aux provinciales dans le Sud, en mai sur la liste Avenir-ensemble-LMD. Pour le Parti travailliste, il s’agit des mêmes élections, ce qui disqualifie Simon Loueckhote aux Loyauté. Rappelons que le scrutin de cette province a été annulé par le Conseil d’Etat, en octobre, à cause d’une « accumulation d’irrégularités d’une ampleur particulièrement significative », notamment dans l’emploi des procurations. Déjà, le recours émanait du PT. Cette fois, les avocats de LKU souhaitaient faire suspendre l’arrêté du haut-commissaire fixant les listes, à cause de la présence « irrégulière » de Simon Loueckhote. « La justice se débine. Il n’y avait aucune raison d’attendre. » Le juge Michel Bichet ne leur a pas donné satisfaction, dans une ordonnance publiée samedi et notifiée aux parties hier matin. Il estime que l’enregistrement des listes « n’est pas détachable des opérations électorales […] et ne peut être critiqué qu’à l’occasion d’un recours formé […] contre l’élection elle-même ». Si le recours de Louis-Kotra Uregeï est rejeté, la question n’est pas tranchée sur le fond. Elle est simplement remise au lendemain du scrutin. Pour se défendre, Simon Loueckhote évoquera un autre article de la Loi organique (196-3), qui précise qu’« un membre d’une assemblée de province élu dans une autre assemblée de province cesse […] de faire partie de l’assemblée dont il faisait partie ». En attendant, « la justice se débine », regrette LKU. « Il n’y avait aucune raison d’attendre, c’est encore une fois une prise de décision arbitraire. En faisant cela, le tribunal administratif impose aux partis de prendre leurs responsabilités, alors qu’il devrait être le garant de la légalité de ces élections. » De son côté, Simon Loueckhote ironise sur la « boulimie de justice coloniale […] dont fait preuve monsieur Louis-Kotra Uregeï » et maintient évidemment sa candidature. (1) Qui traite les procédures urgentes au tribunal administratif. |