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le blog de Simon Loueckhote

Une fenêtre sur la Nouvelle-Calédonie : politique, santé, social, éducation, francophonie, économie

Trente six ans après, la Papouasie-Nouvelle-Guinée fait son bilan. 23 ans après la Nouvelle-Calédonie fait aussi son bilan. Rien n'est comparable.

Publié le 19 Septembre 2011 par Loueckhote Simon in Politique

 
Extrait de la revue de presse du Pacifique de Patrick-Antoine DECLOÎTRE, alias PAD
PORT-MORESBY, lundi 19 septembre 2011 (Flash d’Océanie) – Alors que la Papouasie-Nouvelle-Guinée a célébré en fin de semaine dernière le trente-sixième anniversaire de son accession à l’indépendance de l’Australie, le 16 septembre 1975, son nouveau Premier ministre, Peter O’Neil, a profité de ces célébrations pour s’interroger publiquement sur le paradoxe qui fait de ce pays à la fois un détenteur majeur de ressources naturelles, mais aussi de carences irrésolues en matière de services publics essentiels, dont la santé et l’éducation, pour ses quelque sept millions d’habitants.
Dans son allocution officielle, M. O’Neil a notamment fustigé l’état « déplorable » de services publics essentiels tels que l’éducation ou la santé et les retards en matière d’objectifs de développement, sur fond de dépendance aux subsides internationales. Cet état de fait constitue en substance une « recette pour la catastrophe », a estimé le nouveau chef du gouvernement qui a pris le pouvoir le 2 août 2011, dans un discours prononcé devant un public de plusieurs centaines de personnes.
 « Il suffit de regarder autour de soi pour constater qu’il n’existe que très peu de preuves des richesses énormes de ce pays (…) Nos statistiques très faibles en matière sociale le montrent bien et c’est une honte de voir que nous encore à la traîne, derrière nombre de nos plus petits voisins du Pacifique », a-t-il lancé en évoquant un gaspillage, voire un détournement des revenus des énormes gisement papous en pétrole, de nickel, d’or, de cuivre ou encore de gaz naturel et pour lesquels de autant de projets multinationaux sont soit déjà opérationnels, soit en phase de construction.
M. O’Neill a aussi ouvertement montré du doigt ceux qu’il qualifie de « détenteurs sans vergogne qui concentrent entre leurs mains de postes à responsabilité ». « Mon gouvernement reconnaît les durs défis auxquels nous sommes confrontés et s’engage à remettre le pays sur les rails », a-t-il poursuivi en réaffirmant sa volonté de s’attaquer en premier lieu à la chasse aux pratiques de corruption « pour rétablir la discipline, la responsabilité et la transparence au sein des institutions qui ont pour mission de servir le peuple ».
Depuis sa récente arrivée au pouvoir M. O’Neil a rapidement annoncé la mise en place d’une commission « indépendante contre la corruption ». Par ailleurs, un ancien ministre des affaires étrangères du gouvernement Somare, Paul Tiensten, a quitté précipitamment le pays en cours de semaine dernière. Ce départ a été présenté par le gouvernement local comme une tentative d’échapper aux enquêtes et recherches actuelles de la nouvelle commission contre la corruption. Cette dernière venait de le convoquer dans le cadre d’une affaire de présumés détournement de fonds taïwanais à des fins électorales, en 2008. M. Tiensten se trouverait actuellement dans l’État australien du Queensland.
Quant au Gouverneur Général (représentant officiel, sur place, de la Reine Elizabeth II d’Angleterre, qui est de fait le chef de l’État dans ce pays du Commonwealth), Sir Michael Ogio, il a lui aussi profité de son allocution pour se demander si le moment n’était pas venu de « redéfinir ce que nous voulons vraiment devenir, en tant que pays indépendant, en ce trente-sixième anniversaire ».
Selon les indices officiels de l’ONU en matière de développement humain, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est actuellement classée 137ème sur 169 pays recensés.
Le père de l’indépendance papoue, Sir Michael Somare, a été remplacé début août 2001 par M. O’Neil à la suite d’un vote au Parlement, constatant de fait une vacance du pouvoir après que le vieux dirigeant ait été absent du pays depuis fin mars 2011, pour raisons médicales. En séjour prolongé à Singapour, le doyen des hommes politiques océaniens, âgé de soixante quinze ans, avait subi coup sur coup deux opérations à cœur ouvert. M. Somare est revenu de Singapour début septembre 2011, affirmant qu’il n’y avait jamais eu de vacance du pouvoir. Assistant à grand peine à l’ouverture de la session parlementaire, le 6 septembre 2011, quelques jours après son retour, en chaise roulante, il n’a pu que constater un nouveau voté déclarant cette fois-ci le siège de député de la circonscription du Sépik oriental, qu’il occupait depuis près de quarante ans, déclaré vacant, pour cause d’absence prolongée. Contestant la validité de la décision prise ce 6 septembre par le Président du Parlement, Jeffrey Nape (se basant sur un vote de 70 contre 24), M. Somare a porté l’affaire devant la Cour Suprême, qui doit rendre un jugement dans les jours à venir. Entre-temps, M. Somare a dû de nouveau quitter la Papouasie-Nouvelle-Guinée jeudi 15 septembre 2011 pour se rendre une nouvelle fois à Singapour pour une série d’examens postopératoires.
Juste avant, profitant des cérémonies de commémorations de l’anniversaire de l’indépendance de son pays (dont il fut le premier chef de gouvernement), il s’est aussi exprimé publiquement pour expliquer notamment, dans ce contexte, les raisons pour lesquelles il se considérait toujours comme le Premier ministre et par conséquent pourquoi il avait estimé fondé de porter l’affaire devant les tribunaux. pad
Que serait devenue la Nouvelle-Calédonie si elle avait accédé à l' indépendance?
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