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le blog de Simon Loueckhote

Une fenêtre sur la Nouvelle-Calédonie : politique, santé, social, éducation, francophonie, économie

Une nouvelle télévision en Nouvelle-Calédonie, mais pourquoi faire ?

Publié le 13 Septembre 2009 par Loueckhote Simon in Politique

C’est en quelques mots la question que l’on pourrait se poser.

C’est RFO qui en est à l’origine. Non pas parce qu’elle voulait en créer une seconde, en quelque sorte pour créer sa propre concurrence, mais parce que sa position de monopole dans ce secteur lui a fait oublié sa mission de service public.
La chaîne publique a failli à sa mission, celle d’informer, de la faire en toute transparence et le plus fidèlement. Il lui a manqué de l’émulation, de la créativité, de la productivité. Qui n’a pas entendu les qualificatifs de « journaliste fonctionnaire… » ou « …politique… »?

C’est en réaction à ce constat que des initiatives avaient vu le jour mais très vite abandonnées pour des raisons économiques. La rareté voire l’absence de partenaires financiers et le petit gisement publicitaire ne pouvaient satisfaire de tels projets aux coûts élevés.

J.LAFLEUR, alors Président du RPCR et de la Province Sud relança l’idée mais pour les mêmes raisons, y renonça.

C’est ensuite P.NEAOUTINE, fort du transfert prévu à la Nouvelle-Calédonie de la compétence en matière d’audio visuel puis emporté par son désir d’indépendance et des excédents budgétaires de sa collectivité (plusieurs milliards dont elle dispose déjà), des retombées du développement économique attendu grâce à l’industrialisation du Nord, a lancé l’idée d’une télévision de proximité à l’image des chaînes régionales en Métropole qui relaterait l’actualité de sa Province, créerait des émissions ciblées sur le local et pourquoi pas dans les langues locales.

P.FROGIER, successeur de J .LAFLEUR à la tête du parti qu’il a rebaptisé Rassemblement UMP, pour ne pas laisser le terrain à son alter égo du Nord, lance à son tour un projet dont l’originalité est une direction et une rédaction à deux têtes, non-indépendantiste et indépendantiste, du jamais vu.
Les heureuses élues, pardon « choisies »,  sont mêmes d’ores et déjà connues. Il s’agit d’E.NOUAR, l’actuelle Directrice d’RRB et de N.WAÏA, militante active de l’Union Calédonienne, collaboratrice du Groupe UC, ancienne Directrice de Radio Djiido et ancienne élue UC de la Province Sud et du Congrès.  Les femmes et les hommes de l’art en sont toutes et tous retournés.
Comment informer, produire et réaliser en toute objectivité et impartialité, avec autant de lignes éditoriales et de personnalités marquées politiquement.
C’est impensable, inimaginable donc infaisable.

Mais le Député semble avoir le vent en poupe car il peut compter sur le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), instance en théorie neutre, mais dans les faits très politique car instrumentalisé par le parti du Président de la République.
C’est ce même Conseil qui sous le fallacieux prétexte du transfert futur de la compétence de l’audiovisuel ne veut pas ouvrir le paysage radiophonique en Nouvelle-Calédonie pour privilégier RRB (Radio du Rassemblement) et Radio Djiido (Radio indépendantiste).
Et tant pis pour ceux qui ne sont ni militant du Rassemblement, ni militant indépendantiste, ils seront tout juste bon à payer. Car c’est ce qui ressort de la fusion possible des deux projets. Le bébé à naître sera de statut privé mais avec de grosses subventions publiques.


A l’heure où le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie parle d’évaluation des politiques publiques pour mieux rationnaliser ses moyens, tout en affichant une ambition démesurée alors que nos recettes fiscales ont passablement chuté et au moment où chacun demande à revoir la clé de répartition devenue inégalitaire entre les différentes collectivités, n’y aurait-il pas mieux à faire de l’argent du contribuable calédonien ?

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