L'Iran a averti implicitement son allié syrien que l'éventuelle utilisation d'armes chimiques ferait perdre au gouvernement syrien toute légitimité. En réponse à une question sur l'utilisation éventuelle par Damas d'armes chimiques et la réaction qu'aurait alors Téhéran, le ministre des affaires étrangères iranien Ali Akbar Salehi a répondu que "si cette hypothèse se vérifiait (..), ce serait la fin de tout". "Si un pays quel qu'il soit, y compris l'Iran, utilise des armes de destruction massive, c'est la fin de la validité, de la légitimité (..) de ce gouvernement", a-t-il affirmé, lundi 1er octobre.
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M. Salehi, qui participait à un débat organisé par le Council on Foreign Relations, un centre d'études américain, a ajouté : "Les armes de destruction massive, nous l'avons dit, sont contre l'humanité, c'est quelque chose qui n'est pas acceptable du tout".
Les forces iraniennes ont été victimes d'attaques au gaz de combat par les troupes irakiennes lors de la guerre entre les deux pays (1980-1988), comme l'a rappelé M. Salehi.
Plusieurs responsables occidentaux ont mis en garde Damas contre la tentation d'utiliser son arsenal chimique contre l'opposition ou les risques de voir celui-ci tomber aux mains de groupes extrémistes.
Damas a reconnu pour la première fois fin juillet posséder des armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d'intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population. Washington a alors qualifié cette éventualité de "ligne rouge".
Le ministre des affaires étrangères syrien, Walid Mouallem, accuse les Etats-Unis d'utiliser le prétexte des armes chimiques pour tenter de renverser le régime syrien, comme ils l'ont fait en Irak.